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Naviguer dans la désinformation : conseils pour éviter les préjugés inconscients dans l'éducation au développement durable

Il est de plus en plus difficile de faire preuve d'esprit critique à l'égard des informations que nous recevons dans un monde où les nouvelles se propagent à la vitesse de l'éclair - une tendance considérablement amplifiée ces dernières années par l'essor et l'expansion rapide des médias en ligne et des réseaux sociaux. Alors que les opinions extrêmes et les discours haineux gagnent en visibilité grâce à la facilité d'accès et aux algorithmes des plateformes, les perspectives nuancées - souvent présentes dans les contenus longs - sont de moins en moins faciles à trouver.
Il est plus urgent que jamais de développer l'esprit critique des élèves.
Être « critique » implique des évaluations minutieuses ou analytiques. Il s'agit essentiellement d'apprendre à remettre en question l'intention d'une œuvre, son public cible et ses objectifs sous-jacents, afin de comprendre le contexte dans lequel elle a été produite. Cette approche nous aide à évaluer le degré d'objectivité et de fiabilité d'un document donné.
La durabilité est souvent un sujet contesté, qui peut être chargé émotionnellement et politiquement. Afin de préparer les élèves à devenir des lecteurs et lectrices ainsi que des leaders et leadeuses responsables, les conseils qui suivent peuvent être partagés directement avec les élèves ou intégrés à votre propre enseignement.
Documents de recherche - Comment savoir s'ils sont fiables ?
1. Étudier les intentions de l'auteur ou autrice
Il est essentiel de se demander qui a écrit l'article et quand il ou elle l'a fait. Ces détails en disent souvent long sur le point de vue, les affiliations et les intentions de l'auteur ou autrice. Un média de gauche interprétera généralement les événements différemment d'un média de droite. Il ne s'agit pas nécessairement d'opposer la vérité au mensonge, mais plutôt de reconnaître les éventuels préjugés. La plateforme (journal, site web, forum, etc.) a également son importance. Posez-vous la question suivante : qui parle et pourquoi ?
2. Réfléchir à l'audience
Comprendre à qui s'adresse l'article peut apporter un éclairage important. Quel est le lectorat visé ? À qui s'adresse le message ? Un document rédigé pour des experts ou expertes sera très différent d'un document destiné au grand public. Connaître le public cible permet de comprendre les choix faits en matière de ton, de contenu et d'accentuation.
3. Toujours tenir compte de la source et de l'intention
Lorsque nous lisons un document, qu'il soit officiel, journalistique, académique ou informel, nous devons prêter une attention particulière à son origine et à son objectif. Comprendre l'intention du document nous aide à aborder son contenu avec la bonne distance critique.
4. Examiner les preuves présentées
Quel type d'exemples ou de données le document utilise-t-il pour faire valoir son point de vue ? Les preuves sont-elles diverses et nuancées, ou semblent-elles unilatérales ? Réfléchissez également à la manière dont les preuves sont interprétées. Les conclusions sont-elles raisonnables ou sont-elles exagérées par rapport à ce qui est présenté ?
5. Posez-vous la question : Qu'est-ce qui manque ?
Parfois, ce qui n'est pas dit est tout aussi révélateur que ce qui est dit. Certaines voix, certains faits ou certaines perspectives sont-ils absents ? Ces éléments manquants pourraient-ils modifier de manière significative notre compréhension de la question ? La recherche de ces lacunes permet d'identifier les angles morts et les préjugés, et nous encourage à rechercher d'autres sources pour les combler.
Quels sont nos préjugés ?
- L'“effet de halo”.Nous avons tendance à croire que la « beauté » perçue d'une personne luiconfère toutes les autres qualités (intelligence, empathie, fiabilité, force,etc.). Par conséquent, un créateur de contenu « séduisant » ou une créatrice decontenu « jolie » nous incitera davantage à croire ce qu'il ou elle dit quequelqu’un que nous jugerions moins « séduisant ».
- Le biais d'« auto-confirmation». Nous sommes plus enclins ou enclines à croire les nouvelles qui renforcentnos sentiments/impressions préexistants, car elles nous rassurent. Cela peutnous rendre réticents et réticentes à tout ce qui pourrait remettre en questionce que nous pensons déjà savoir.
- Le biais de « généralisation». Il nous fait penser que l'expérience d'une personne face à une situationest représentative de l'ensemble, et peut-être que c'est la seule expériencequi mérite notre attention, même s'il existe d'autres points de vue.
- Le biais de « dramatisation». C'est lorsque nous sommes trop prompts et promptes à sauter sur le pirescénario imaginable, en omettant d'envisager ou même en ignorant des résultatsplus probables ou plus équilibrés.
- Le biais de « négativisme». Notre cerveau accorde plus d'importance aux mauvaises nouvelles qu'auxbonnes (puisque nous sommes câblés et câblées pour détecter les menaces) ets'en souvient plus longtemps. Les informations négatives paraissent donc plusintenses et plus mémorables qu'elles ne le sont en réalité.
- Le biais « noir ou blanc» / « tout ou rien ». Cela peut nous rendre très extrêmes dans notrefaçon d'interpréter les choses, car nous pouvons finir par tout radicalisercomme « vrai » ou « faux » et donc perdre notre capacité à penser de façoncritique et à voir les nuances, en particulier lorsque nous sommes confrontésou confrontées à une situation complexe.
Nous considérons souvent que ce que dit quelqu'un est vrai sur la base de son apparence, de sa sympathie ou de la première impression qu'il ou elle donne, plutôt que d'évaluer de manière critique le contenu réel de son message. Si les histoires personnelles auxquelles on peut s’identifier sont utiles et sont souvent ce qui nous attire en premier lieu vers les créateurs et créatrices de contenu, il est important de se rappeler que ces derniers, comme tout le monde, ont leurs propres préjugés. Une véritable neutralité est pratiquement impossible : chaque déclaration est filtrée par le point de vue unique d'une personne.
Ce n'est pas mauvais en soi, mais il faut en tenir compte. Avant de se forger une opinion, il convient de s'interroger non seulement sur ce qui est dit, mais aussi sur la manière dont cela est présenté et sur les raisons de cette présentation. Des recherches ont montré que la personne qui transmet l'information a souvent un impact plus important sur la façon dont elle est reçue que le contenu lui-même. Dans de nombreux cas, notre jugement est davantage influencé par notre perception du messager ou de la messagère que par le message.
Quelles questions se poser lorsque vous obtenez des informations par le biais des réseaux sociaux ?
Qui partage ces informations ?
Quelles autres informations cette personne a-t 'elle partagées par le passé ? Avec qui s'est-elle associée dans le passé ? Quel est son intérêt à partager cette histoire ? Ont-ils ou elles un intérêt commercial à partager cette histoire et, si oui, comment cela affecte-t-il la façon dont ils ou elles la présentent ?
Quelles sont les preuves fournies ?
Sur les réseaux sociaux, surtout si cela est fait sur leur plateforme personnelle, les gens partagent beaucoup de sentiments, d'histoires personnelles, etc. qui sont pertinents mais ne peuvent pas être les seuls éléments sur lesquels nous nous appuyons pour nous informer.
Des sources sont-elles citées ou s'agit-il simplement d'une vidéo d'opinion « sous le coup de la colère » ? Les sources citées sont-elles claires et fiables ? Sont-elles institutionnelles ? D'où proviennent les informations ? Comme nous l'avons vu plus haut, nous devons tenir compte des préjugés potentiels et évaluer la source d'un œil critique.
Quelle est la longueur du document, et semble-t-il suffisamment long pour être informatif ?
Le risque d'un contenu court est de prendre, littéralement, des raccourcis : d'effacer toute une partie de l'histoire ou de ne pas la contextualiser correctement par manque de temps. L'autre risque est le « réactivisme » : les contenus courts ont tendance à être plus émotionnels et « sur le vif » que réfléchis, ce qui peut conduire à une « colère facile ». De nombreuses situations sont complexes et nécessitent une analyse approfondie des différents événements et points de vue.
Diffusez le message
Nous espérons que cet article vous a été utile. N'hésitez pas à le partager avec vos collègues et vos étudiants et étudiantes ou à nous faire part de votre contribution au développement de la pensée critique dans votre classe.
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