François Bonvalet : promouvoir l’impact grâce au BSIS

François Bonvalet est un leader reconnu dans le domaine de l’enseignement supérieur en management, fort d’une longue expérience à la tête d’établissements internationaux accrédités. Après avoir exercé les fonctions de directeur général et doyen de deux écoles de commerce triplement accréditées pendant plus de 15 ans, il a été invité par la FNEGE et EFMD à prendre la direction du Business School Impact System (BSIS).
Ayant lui-même expérimenté le processus BSIS en tant que doyen lors de son dernier mandat, François accompagne aujourd’hui les écoles pour mieux définir, mesurer et valoriser leur impact sociétal.

Nous avons eu l’opportunité d’échanger avec lui sur le fonctionnement du BSIS, les bénéfices concrets pour les établissements, et les raisons pour lesquelles cultiver une culture de l’impact est aujourd’hui plus essentiel que jamais.

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Pouvez-vous présenter le BSIS ?

Nous aimons décrire le BSIS comme un dispositif complet d’évaluation de l’impact, fondé sur une méthodologie rigoureuse développée depuis plus de 13 ans. Il s’agit d’un processus presque comparable à une mission de conseil entre pairs — une boussole stratégique — qui aide les écoles à réfléchir à leur positionnement, analyser leur empreinte, et prendre des décisions concrètes pour renforcer leur impact.

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L’impact est au cœur du BSIS. Comment le définissez-vous dans le contexte d’une école de commerce ?

Dans le cadre du BSIS, l’impact est défini comme un effet significatif et durable, mesurable de manière quantitative ou qualitative. Il ne s’agit pas seulement de ce qui est visible aujourd’hui, mais bien de ce qui laisse une trace dans le temps.

Cet impact doit avoir du sens pour les individus ou les organisations concerné·es. C’est pourquoi l’analyse repose sur sept dimensions d’impact, adaptées au contexte et aux parties prenantes spécifiques de chaque établissement.

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Quels sont les principaux bénéfices pour une école qui s’engage dans la démarche BSIS ? Y a-t-il parfois des découvertes inattendues ?

Je recommande toujours de consulter la série “Impactful Insights” sur le blog d’EFMD Global, où nos experts et expertes partagent leurs retours d’expérience suite aux évaluations.

Mais à mes yeux, la vraie force du BSIS, c’est qu’il permet aux établissements de mieux comprendre ce qu’ils sont, ce qu’ils font, et ce qu’ils apportent à la société. Le processus leur fournit des données concrètes pour identifier, démontrer et améliorer leur impact. Il opère un changement de paradigme : passer d’une culture de la performance à une culture du sens, avec une stratégie guidée par l’impact plutôt que par des indicateurs uniquement chiffrés.

Un effet marquant du BSIS est qu’il donne à chaque personne dans l’organisation — quel que soit son rôle — une vision plus claire de sa contribution à l’impact global de l’institution. Cette compréhension partagée peut profondément transformer la manière dont une école communique, décide et agit, en interne comme à l’externe.

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Quelles sont les difficultés que rencontrent les écoles lors de la préparation au BSIS ? Et comment les surmonter ?

Il faut d’abord rappeler que le BSIS est une démarche volontaire : les établissements s’y engagent généralement avec un fort niveau de motivation et d’alignement.

Cela dit, certains défis persistent — notamment en ce qui concerne le temps et les ressources à mobiliser. Heureusement, les outils de collecte de données sont très efficaces, et l’équipe BSIS accompagne les écoles à chaque étape.

Mon conseil principal ? L’implication active du doyen ou de la doyenne ainsi que du directeur ou de la directrice est essentielle. Même si la démarche est souvent portée par les services accréditation ou qualité, un engagement fort et visible de la direction est un facteur clé de réussite.

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Au-delà de l’obtention du label, quels sont les vrais défis pour les écoles en matière d’impact sociétal ?

C’est une question complexe. L’impact sociétal est multiforme et varie selon l’histoire, la stratégie, le contexte ou encore la gouvernance de chaque école. Il n’y a donc pas de solution universelle.

Ce que nous encourageons, c’est une alignement clair avec les 17 Objectifs de Développement Durable (ODD) définis par le Pacte mondial des Nations Unies. Cela permet aux écoles d’identifier les priorités qu’elles souhaitent adresser, et surtout de justifier pourquoi. À partir de là, il devient plus simple de choisir des indicateurs pertinents, à la fois qualitatifs et quantitatifs, pour suivre les progrès réalisés.

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Une fois le processus terminé, comment les écoles peuvent-elles traduire les résultats BSIS en actions concrètes ?

Le parcours d’impact ne s’arrête pas avec le rapport d’évaluation. C’est même là que tout commence. Pour transformer les données et les analyses en changement réel, les établissements doivent :
• formuler des objectifs clairs,
• définir des indicateurs pour mesurer les avancées,
• démontrer la valeur économique et humaine de leur impact,
• communiquer de façon transparente avec l’ensemble des parties prenantes,
• et surtout, considérer ce processus comme cyclique et évolutif : une fois des objectifs atteints, de nouveaux défis doivent être fixés.

Le changement n’est pas un événement ponctuel, mais un engagement continu.

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En quoi TASK™ complète-t-il le dispositif BSIS ?

L’impact sociétal commence au cœur même des institutions. Les élèves sont les acteurs et actrices du changement de demain. TASK™ permet aux écoles de mieux comprendre dans quelle mesure leurs apprenants et apprenantes intègrent et incarnent les enjeux liés à l’impact sociétal.

C’est un outil puissant, qui offre une vision fine des mentalités étudiantes. Au BSIS, nous cherchons constamment à associer des approches complémentaires comme celle-ci, pour aider les établissements à construire un impact durable et significatif.

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Selon vous, quels sont les enjeux les plus urgents pour l’enseignement supérieur en management aujourd’hui ? Et comment les écoles peuvent-elles y répondre ?

Il faudrait un livre entier pour traiter cette question ! Mais si je devais identifier trois défis majeurs et interconnectés, ce serait :
• l’influence croissante de l’intelligence artificielle et de la transformation numérique dans l’enseignement, la recherche et la communication,
• une instabilité géopolitique grandissante, qui exige agilité et résilience,
• et les inégalités persistantes, que l’enseignement du management doit contribuer à réduire.

Face à ces enjeux, une conviction m’anime profondément : éduquer est la seule vraie voie vers un monde meilleur. J’espère sincèrement que mes collègues — doyens et doyennes, enseignants ou enseignantes, ainsi que tout le personnel — partagent cette conviction. Car c’est cette finalité commune qui donne tout son sens à notre travail.

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Une mission partagée

Le BSIS n’est pas qu’un outil d’évaluation : c’est un véritable levier stratégique, qui aide les écoles de commerce à mieux comprendre et renforcer leur impact.

Plusieurs de nos Change Leaders, comme Onsi Sawiris School of Business (AUC), EM Normandie et bien d’autres, font partie de la communauté BSIS. Nous sommes reconnaissants et reconnaissantes de collaborer avec le BSIS pour faire progresser notre mission commune : renforcer l’impact éducatif et intégrer l'acculturation à la durabilité dans l’enseignement supérieur.

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À propos du BSIS

Business School Impact System (BSIS) est le premier dispositif complet d’évaluation d’impact conçu spécifiquement pour les écoles de commerce. Développé par EFMD Global et la FNEGE, il permet aux institutions de démontrer leur impact, tangible et intangible, à travers sept dimensions clés.

Le processus comprend une cartographie de la zone d’impact, une collecte de données guidée, et une visite d’évaluation menée par des pairs. Les résultats permettent aux écoles de réorienter leur stratégie, mieux mobiliser leurs parties prenantes et valoriser leur contribution localement et globalement.

À ce jour, plus de 90 écoles dans 25 pays ont obtenu le label BSIS. Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site du BSIS.

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